Le service propreté et la gestion des encombrants à Paris

Le service propreté et la gestion des encombrants à Paris

La propreté des rues et des trottoirs

Le nettoiement régulier de la voie publique parisienne

La Direction de la propreté et de l’eau de la Ville de Paris comprend un service spécifique dédié à la propreté de la voie publique : le Service Technique de la Propreté de Paris (STPP). Ses deux principales missions consistent à collecter les déchets et à nettoyer la voie publique de la capitale. Il dispose pour cela d’un important parc automobile dédié à l’aspiration et au lavage des rues. La capitale compte environ 1.600km de rues qui sont entretenues au moins une fois par semaine. La fréquence du nettoyage varie en fonction de la fréquentation de la rue, des activités qui y sont pratiquées et de sa taille. Le balayage des quelques 2.900km de trottoirs parisiens a lieu chaque jour. Quant aux corbeilles de rue, elles sont vidées entre 1 et 3 fois chaque semaine, selon leur localisation.

Les opérations de nettoiement saisonnières et exceptionnelles

Pour maintenir la propreté des rues de la capitale, les services techniques doivent tenir compte notamment du climat et des saisons. En automne, il faut gérer les nombreuses feuilles mortes qui tombent abondamment pendant plusieurs semaines. S’il neige en hiver, les voies de circulation tout comme les trottoirs doivent rester praticables. De plus, Paris accueille de nombreuses manifestation publiques, qu’il s’agisse de rencontres sportives, d’événements culturels, de défilés, de rencontres politiques, de salons, etc. Dans tous les cas, ces rassemblements génèrent des déchets supplémentaires à gérer une fois l’événement achevé. Les accidents de la circulation peuvent aussi laisser des déchets sur la voie publique, nécessitant une intervention très rapide afin de ne pas entraîner de sur-accident. Quant aux divers marchés hebdomadaires de plein air, ils requièrent un important nettoyage des esplanades et des voies environnantes.

Les différents modèles de corbeilles de rue

Afin d’améliorer la propreté des rues et des trottoirs, la Ville de Paris a implanté de nombreuses poubelles dans la capitale. Ainsi, environ 30.000 corbeilles de type « Bagatelle », en acier gris et dotées de sacs également gris, ont été installées. Elles sont équipées d’éteignoirs pour cigarettes. De nouveaux modèles de corbeilles remplaceront à terme 10% des poubelles de type « Bagatelle » : ce sont des corbeilles anti-rats. De couleur grise, elles sont conçues afin de protéger le sac poubelle, d’éventuelles attaques de rongeurs. Elles possèdent également un cendrier ayant pour but d’inciter les fumeurs à jeter leurs mégots dans ces poubelles. Pour éviter que, dans certaines zones très fréquentées, les poubelles de rues ne débordent avant d’avoir pu être vidées, des corbeilles dites « intelligentes » ont étéplacées. Ainsi, 250 poubelles compactantes « Big Belly » sont désormais présentes à Paris. Fonctionnant avec de l’énergie solaire, elles contiennent entre 4 et 6 fois plus de déchets qu’un modèle classique.

La récupération des encombrants à Paris

Comment sont définis les encombrants ?

Les déchets qui ne peuvent pas être pris en charge par le service de collecte des ordures ménagères du fait de leur encombrement et/ou de leur poids, sont considérés comme des encombrants. Il n’existe pas de classification générale de ces déchets et chaque commune établit la sienne. La Mairie de Paris classifie les encombrants en plusieurs catégories : accessoires de décoration, écrans, ferraille, petit et gros électroménager, petit et gros mobilier, literie, matériel informatique, miroir/vitre, palette, planche, porte/fenêtre/volet, sanitaire, sports/loisirs/voyage et tapis/coussins. Certains déchets volumineux ne sont pas des encombrants comme par exemple, les carcasses de voitures (à confier à un professionnel agréé), les bouteilles de gaz (reprises par les revendeurs ou déposées dans un point de collecte), les pneus (repris par les garagistes), les déchets verts (à déposer en déchetterie s’il n’y a pas de collecte spécifique) ou et les gravats (à déposer en déchetterie).

Les encombrants peuvent-ils être réutilisés ?

Dans le cadre du Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA) validé fin 2017 par le Conseil de Paris, un objectif national de réduction de 10% des déchets ménagers a été fixé. Cet objectif concerne aussi bien les ordures ménagères que les déchets occasionnels que sont les encombrants. C’est pourquoi la Marie de Paris encourage les actions des ressourceries et recycleries qui cherchent à donner une seconde vie notamment aux encombrants usagés. La liste de ces lieux de réemploi est disponible sur le site de la Mairie de Paris. Il est recommandé de contacter la ressourcerie ou recyclerie qui vous intéresse afin de s’assurer qu’elle prend en charge le type d’encombrant dont vous souhaitez vous séparer et quelles sont les modalités pratiques : dépôt au magasin, possibilité de récupération directement à votre domicile, heures et jours d’ouverture, etc. De plus, il est impératif de vérifier si un RDV est requis pour s’y rendre.

Comment prendre rendez-vous pour se débarrasser d’encombrants ?

Il est possible de prendre rendez-vous afin de faire enlever des encombrants gratuitement par la Ville de Paris. Il suffit de remplir le formulaire disponible sur le site de la Mairie. Après avoir renseigné l’adresse à laquelle le demandeur souhaite déposer ses encombrants, il choisit une date de dépôt parmi les jours disponibles dans le calendrier en ligne (dans un délai d’un mois maximum à partir de la date de saisie des informations) et un créneau horaire. Les horaires autorisés de dépôt sont de 6h à 8h, de 11h à 13h et de 20h à 22h. Ensuite, le demandeur spécifie à quelles catégories d’objets appartiennent ses encombrants en cliquant sur les choix disponibles. La demande est finalisée en indiquant une adresse e-mail. Si les encombrants sont infestés par des punaises de lit, cela doit être signalé lors de la demande : ils doivent donc être emballés hermétiquement. Attention, le total du dépôt ne doit pas excéder 3m3.

Comment sont entretenues les voies spécifiques ?

Le boulevard périphérique

L’entretien du boulevard périphérique est assuré par la Ville de Paris, bien qu’il s’agisse d’une voie nationale. Le périphérique est divisé en 6 tronçons, 3 sur le périphérique intérieur et 3 sur l’extérieur. Chacune de ces portions de voie est fermée et nettoyée une fois par mois, à des dates différentes afin que la circulation ne soit pas interrompue sur l’ensemble du périphérique. Les opérations de nettoiement et d’entretien sont effectuées entre 23h et 5h du matin. Les dates de fermeture de chaque tronçon sont planifiées par les services de la voirie, en accord avec la Préfecture de police de Paris et les sociétés gérant les réseaux autoroutiers des départements limitrophes. Le nettoiement du boulevard périphérique correspond à plusieurs opérations réalisées par des machines spécialisées : enlèvement des graffitis et des affiches, aspiration et lavage des chaussées, des caniveaux, des vitres des galeries et des voutes des tunnels, des plafonds et murs des ouvrages, etc. Dans les endroits étroits, certaines opérations sont réalisées manuellement.

Les voies sur berges, les souterrains et les quais de Seine

Les souterrains et les voies sur berges situés intra-muros sont également nettoyés par les services de la voirie de la Ville de Paris. Une grande partie de ces ouvrages et voies sont situés au niveau du boulevard des Maréchaux. La surface totale des murs et plafonds concernés représente environ 70 hectares. Les opérations d’entretien et de nettoiement se passent de nuit, pendant les fermetures nocturnes dont les dates sont convenues avec la Préfecture de police de Paris. Il est extrêmement important de s’assurer de la propreté des souterrains et de leurs éclairages pour garantir les meilleures conditions de circulation aux usagers. Afin de nettoyer les murs et plafonds, des laveuses adaptées sont employées. Le nettoyage hebdomadaire des quais de Seine se fait directement sur les quais ou depuis un bateau.

Signaler une anomalie de propreté avec l’application « DansMaRue »

Chacun a la possibilité d’agir afin d’améliorer la propreté dans la ville de Paris. Ainsi, si une personne remarque une anomalie dans un arrondissement parisien, elle peut la signaler via une application dédiée. Les incidents sont par exemple : un graffiti, un endroit très sale, un sol dégradé, des objets abandonnés, des détritus gênant la circulation des piétons sur les trottoirs, des éléments du mobilier urbains abîmés, etc. Pour les signaler, il est possible de télécharger l’application mobile « DansMaRue », disponible dans l’App Store et le Play Store ou d’accéder à un formulaire en ligne sur le site de la Mairie de Paris. Une fois l’anomalie déclarée, une photographie peut être ajoutée. Ensuite, en laissant une adresse e-mail, on peut suivre l’avancement du traitement du signalement. Si l’anomalie de propreté concerne un espace qui ne dépend pas de la Ville de Paris (esplanade privée, parvis de gares, parcs non municipaux), elle sera transmise aux services compétents.

Quelles solutions de déchetteries et encombrants à Lille, à Marseille et à Nice ?

Quelles solutions de déchetteries et encombrants à Lille, à Marseille et à Nice ?

Solutions de déchetteries et encombrants à Lille

Les déchetteries fixes à Lille

La commune de Lille compte actuellement 2 déchetteries sur son territoire, situées boulevard d’Alsace et rue Borda. Celles-ci font partie d’un maillage de 13 déchetteries dispersées dans toute la Métropole Européenne de Lille (MEL) et gérées par la filiale Esterra. L’objectif dans les années à venir est de placer tous les habitants à moins de 15 minutes de route d’un écopoint. Les centres existants sont accessibles gratuitement aux personnes vivant au sein de la métropole, sous réserve de posséder le Pass’ Déchèteries de la MEL Métropole de Lille) , à présenter à l’entrée. Cette carte est généralement délivrée sous 3 semaines via le site Internet de la MEL, en déchetterie et auprès des 95 communes de la métropole.

Le cas des encombrants et des déchets spécifiques

Du fait de leur volume, les encombrants ne peuvent être pris en charge par la filière de collecte classique des ordures ménagères à domicile. Il s’agit par exemple de l’électronique et de l’électroménager, des déchets verts, des gravats, du mobilier, des piles et autres déchets diffus. Les encombrants sont acceptés dans l’ensemble du parc de déchetteries de la métropole lilloise, sous certaines conditions :
Pour les particuliers et associations non soumises à l’imposition commerciale :

  • Moins de 2m3 par jour : gratuit;
  • Plus de 2m3 par jour : 32€ TTC par m3;
  • Plus de 2m3 de déchets non valorisables : 63,70€ TTC par m3.

Pour les habitant hors MEL, entreprises intra MEL, associations assujetties et organismes publics :

  • Limite journalière de 10m3;
  • Déchets valorisables : 41€ TTC par m3;
  • Déchets non valorisables : 81,50€ TTC par m3.

En revanche, le dépôt de certains encombrants (amiante, déchets toxiques, DEEE qui signifie : déchets d’équipements électriques et électroniques) n’est autorisé que pour les habitants de la MEL et les associations non assujetties aux impôts commerciaux. Le réemploi, le recyclage et la valorisation sont au cœur de la stratégie de traitement des déchets de la MEL. Néanmoins, la récupération sur site par les particuliers est interdite. Pour les personnes ne pouvant se déplacer en déchetterie, il existe aussi un service de collecte d’encombrants à domicile. Il suffit de contacter le numéro gratuit 08 00 20 37 75 pour prendre rendez-vous.

Les déchetteries mobiles à Lille : le programme Déchets’Tri

Un réseau de déchetteries mobiles et de bennes pour déchets verts en libre accès a été mis en place au bénéfice des communes les plus éloignées des écopoints. Il se matérialise par un ensemble de camions et de camionnettes gérés par un prestataire de la MEL et par des éco-organismes partenaires. Ce service est opéré chaque année du 1er mars au 30 novembre. Là encore, la présentation de la carte Pass’ Déchèterie est nécessaire. Un calendrier des rotations est disponible en format PDF sur le site de la MEL. Pour plus d’informations, il est possible d’appeler le numéro gratuit 08 00 71 17 71.

Solutions de déchetteries et encombrants à Marseille

Les déchetteries fixes à Marseille

À ce jour, 17 déchetteries fixes et gratuites ont été aménagées sur tout le Territoire Marseille Provence pour les habitants, dont 5 rien que sur Marseille intra-muros : Aygalades : rue Augustin Roux (15e arrondissement); Bonnefoy : boulevard Bonnefoy (10e arrondissement); Château-Gombert : avenue Albert Einstein (13e arrondissement); La Jarre : rue du Capitaine Jean Croisa (9e arrondissement); Libérateurs : boulevard Libérateurs (11e arrondissement). Y sont admis les véhicules légers avec remorque de moins de 500kg et les camionnettes de moins de 3,5 tonnes. En ce qui concerne les déchets des entreprises, des associations et des organismes publics, la métropole Aix Marseille a choisi de créer 2 plateformes spécifiques pour désencombrer les déchetteries grand public. Celles-ci acceptent tous types de déchets pour limiter les risques de développement de dépôts sauvages sur des terrains vagues. Il s’agit de la plateforme de tri Silim, Avenue des Aygalades (15e arrondissement) et de la plateforme de tri de la Millière, Boulevard de la Millière (11e arrondissement).

Se séparer de ses encombrants à Marseille

L’ensemble du parc de déchetteries du territoire est en mesure d’accueillir les encombrants des particuliers. La métropole Aix Marseille Provence, dont fait partie le Territoire Marseille Provence, a aussi mis en place un service d’enlèvements des encombrants à domicile. Celui-ci est gratuit pour tous les habitants du territoire, avec un maximum de 6 encombrants à la fois par foyer. Il est néanmoins nécessaire de prendre rendez-vous directement sur Internet ou en appelant au numéro gratuit 08 00 94 94 08. Face aux problèmes d’incivilité et d’insalubrité sur la voie publique, la métropole a décidé de lancer l’application « Engagés au quotidien » permettant à chacun de signaler les dépôts sauvages.

L’Écomobile, la mini-déchetterie du centre-ville de Marseille

La métropole marseillaise a fait du réemploi et de la valorisation des déchets un cheval de bataille pour lutter contre le gaspillage et protéger l’environnement. On compte de nombreuses structures évoluant dans ce domaine : communautés Emmaüs, Répar’acteurs, ressourceries, recycleries, éco-organismes, etc. Néanmoins, certains habitants restent en marge du système de tri, du fait de la distance, de l’absence de moyens de locomotion ou pour d’autres raisons. Ainsi, l’Écomobile vient pallier ce manque avec une idée toute simple : un point de dépôt mobile, accessible gratuitement, dans les 1er, 2e, 3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 8e et 12e arrondissements. Un roulement est effectué sur l’ensemble de ces quartiers entre les mois de janvier et de juillet. Un calendrier est disponible sur le site de la Métropole Aix Marseille Provence. Attention cependant : faute d’espace, certains déchets dont les gros encombrants, les bouteilles de gaz, les gravats ou encore les déchets verts ne peuvent être collectés.

Solutions de déchetteries et encombrants à Nice

Les déchetteries fixes à Nice

La Métropole Nice Côte d’Azur (NCA) gère actuellement un parc de 13 déchetteries accessibles aux particuliers, aux associations et aux professionnels, dont 3 directement sur la commune de Nice : la première est Nice-Nord (boulevard Jean Behra) : elle uniquement réservée aux particuliers disposant d’un véhicule léger. La seconde est Nice-Ouest (avenue Simone Veil) et Nice-Est (boulevard Jean-Baptiste Vérany) : accessibles uniquement aux véhicules de moins de 2m de haut.
L’accès à ces 13 sites est gratuit pour les habitants de la métropole, sous réserve de présenter la carte d’accès à la déchetterie ainsi qu’une carte d’identité. Pour demander un badge, il suffit de remplir le dossier disponible sur le site Internet de la métropole. Cette dernière a instauré une limite de dépôt pour encadrer les venues :

  • Dans les déchetteries sans pesée : 16 passages gratuits dans l’année;
  • Dans les déchetteries avec pesée : 2 tonnes par an, payant au-delà;
  • Un calcul mixte est réalisé si l’usager fréquente les 2 types de déchetterie.

La gestion des encombrants à Nice

Le dépôt des encombrants est autorisé dans toutes les déchetteries de la ville et de la métropole pour toutes les personnes disposant du badge d’accès. Néanmoins, un service de collecte des encombrants est maintenu sur la commune de Nice pour tous les habitants n’ayant pas la possibilité de se déplacer. Ce service gratuit est disponible uniquement aux particuliers et sur rendez-vous. Il suffit de contacter Allo Mairies au 3906 ou de faire une demande par email ou via les réseaux sociaux de la ville. La majeure partie des encombrants est acceptée, sauf : la terre, le ciment et les gravats; les batteries et les pneus; es solvants liquides, diluants et détachants; les acides, les produits pâteux, les peintures et les huiles.

Déchetteries mobiles sur la Métropole Nice Côte d’Azur

À ce jour, aucun service de déchetterie mobile n’a été mis en place dans la métropole. La cinquantaine de communes dispose en revanche d’un grand nombre de collecteurs classiques pour les papiers, le verre et le carton, sans oublier un service de collecte des bacs jaunes, des ressourceries et des recycleries. Grâce aux évolutions en matière de protection de l’environnement, il est à parier qu’une déchetterie mobile verra bientôt le jour dans la métropole.

Déménagement et formalités

Déménagement et formalités

Pourquoi informer d’un changement d’adresse ?

Déménager : comment procéder ?

Quelques semaines, voire quelques mois avant un déménagement (ou changement provisoire de domicile principal), de nombreuses formalités s’imposent, notamment en matière de changement d’adresse, pour en informer les diverses administrations et institutions : service des impôts, employeur, carte grise par exemple, assurances, énergies, télécoms, crédits, finances… Cette fastidieuse entreprise requière beaucoup de temps et d’énergie. De plus, tout oubli peut entraîner de graves ennuis, quelle que soit l’instance privée ou publique qui n’aura pas été informée d’un changement d’adresse (hormis la possibilité de mettre en place, à La Poste, un transfert de courrier vers une nouvelle adresse, mais ce transfert est limité dans le temps). C’est la raison pour laquelle il est prudent de se faire aider dans ces démarches, en confiant à des spécialistes, la tâche qui consiste à réaliser les formalités de déménagement, dans le cadre du changement d’adresse.

Le changement d’adresse : qui informer ?

Vous déménagez ? S’il est vrai que l’idéal serait d’avertir toutes les instances privées et publiques, d’un changement d’adresse, certaines parmi elles sont plus importantes que d’autres, voire obligatoires. Ainsi, les services des impôts, les services sociaux s’il y a lieu, Pôle Emploi en cas de chômage ou encore la CPAM, figurent parmi les organismes à informer en premier. Néanmoins, le fournisseur de téléphonie fixe, les fournisseurs d’eau, d’électricité, d’Internet, de télécommunications et de gaz sont à contacter afin de mettre à jour votre situation (arrêter l’abonnement ou le transférer vers votre nouveau lieu de résidence) de manière à éviter de payer des consommations qui ne devraient plus vous être imputables après votre déménagement. Enfin, certains documents officiels sont à mettre à jour : Carte nationale d’identité, passeport, permis de conduire/carte grise.

Et pour conclure…

En guise de conclusion, penser à changer son adresse postale auprès de toutes les instances est l’unique solution pour éviter les complications, les tracasseries et les très mauvaises surprises. Conscients de l’importance de la tâche, le site multiservice.fr est le spécialiste à contacter, pour se décharger de l’imposante contrainte de rédaction de lettres pour le changement d’adresse, suite à un déménagement. Des équipes rodées prennent en charge les demandes, se substituant aux commanditaires, pour alléger le fardeau lié à tout déménagement.
Déménagez tranquilles et concentrez-vous sur l’essentiel : déléguez le service de changements d’adresse. Et n’oubliez pas d’informer également, votre employeur, notamment le service comptable ; vos proches, amis et famille ; vos éventuels locataires.

Organismes financiers et assurances

Changement d’adresse auprès des assurances

Nous contractons, au cours d’une vie, de nombreuses assurances qu’il convient d’informer lorsqu’un déménagement est prévu. Il existe deux catégories d’assurances : les assurances obligatoires et celles qui sont facultatives. Par exemple, l’assurance santé est obligatoire, quelle que soit sa forme (CMU, CPAM, … qui sont, d’ailleurs, de facto imposées aux résidents français réguliers). De même, pour ceux qui possèdent un véhicule, l’assurance voiture (et moto) sont obligatoires, uniquement contre tiers. Idem pour les locataires : ils sont tenus de souscrire une assurance habitation. En revanche, certaines assurances sont optionnelles, comme par exemple, l’assurance d’un animal domestique qui reste à la discrétion du propriétaire. Voici les principales assurances souscrites en France : l’assurance animaux ; l’assurance auto ; l’assurance habitation ; l’assurance responsabilité civile ; l’assurance moto ; l’assurance Prévoyance si elle existe ; l’assurance santé : la CPAM, le plus généralement votre Mutuelle ; les assurances liées à votre activité professionnelle s’il y a lieu ; l’assurance bancaire si vous détenez un coffre en banque, par exemple ; l’assurance de tout objet précieux (tableaux, bijoux, …).

Changement d’adresse auprès des organismes financiers

De l’assurance vie à l’épargne, sans oublier les banques et la bourse, la présence des particuliers dans les organismes financiers s’accroît. Or, lorsqu’un déménagement survient, il ne faut pas oublier de les contacter pour les informer de tout déménagement, qu’il soit provisoire ou définitif. Voici les principaux organismes financiers. Il s’agit d’entreprises qui gèrent les affaires financières :

  • Les compagnies d’assurance qui proposent entre autres les assurances-vie;
  • Les sociétés de crédit-bail;
  •  La banque ou les banques, selon si l’on possède des comptes dans différentes banques. Ainsi, lorsqu’une banque est informée d’un changement d’adresse, toutes les prestations liées à la banque enregistrent automatiquement ce changement d’adresse. Il s’agit notamment des organismes d’épargne et de bourse;
  • La ou les banque(s) en ligne;
  • Les sociétés de fiducie;
  • Les sociétés de courtage de valeurs.

Changement d’adresse auprès des établissements de crédit

Le crédit s’est popularisé, facilitant les achats tels qu’un bien immobilier, une moto, mais aussi des emprunts pour des travaux voire des emprunts pour financer un projet personnel. Tout comme les organismes financiers, les différents établissements de crédit sont à informer de tout changement d’adresse, que ce changement soit provisoire et ponctuel ou bien qu’il soit définitif. Les établissements de crédit se déclinent comme suit (ceci n’est pas une liste exhaustive) :

  • Le prêt pour l’achat d’un véhicule;
  • Le prêt pour un achat immobilier;
  • Le prêt pour des travaux ;
  • Le prêt personnel;
  • Le prêt pour un crédit renouvelable;
  • Le prêt pour un rachat de crédit.

Services privés, semi publics et publics

Formalités et changement d’adresse auprès des prestataires d’énergie et d’eau

Toutes les habitations sont reliées à des services tels que l’électricité, le gaz et l’eau. En cas de déménagement, il est nécessaire de les informer afin que le nécessaire soit réalisé : couper ou arrêter le relevé d’électricité, de gaz ou d’eau. Par ailleurs, préparez votre arrivée dans le nouveau logement, en y installant pour le jour J, les services nécessaires : eau, électricité, gaz ou offre duale, électricité et gaz téléphone, Internet, toute instance liée à votre production personnelle d’énergie, comme par exemple votre production d’électricité via des panneaux solaires que vous avez installées sur votre propriété ou le tout de votre maison, ….

Formalités et changement d’adresse auprès des services de téléphonie

Les prestataires de téléphonie fournissent des services de téléphonie mobile, de téléphonie fixe et d’internet. Ils figurent parmi les premières institutions à informer en cas de déménagement, quelle que soit la distance entre votre ancien lieu d’habitation et votre nouveau logement. Ainsi, il faut rapidement informer, en cas de déménagement : votre opérateur de téléphonie mobile ; votre fournisseur de téléphonie fixe ; votre Fournisseur d’Accès à Internet (FAI) ou alors l’unique fournisseur, à la fois pour la ligne fixe, la ligne mobile et l’accès à Internet.

Formalités et changement d’adresse auprès des services et administrations

Lorsque votre résidence principale est modifiée, définitivement ou temporairement, les instances publiques doivent impérativement être informée au plus vite, pour éviter d’importants désagréments, qui peuvent se transformer en problèmes de taille. :

  • Les impôts;
  • La caisse de retraite;
  • La Préfecture pour la carte grise;
  • Le service de mairie compétent pour carte d’identité;
  • La CAF, la Caisse d’Allocations Familiales;
  • Pôle Emploi;
  • La Poste;
  • Les établissements d’enseignement, tels que les établissements scolaires, universitaires..;
  • Le service de mairie compétent pour passeport;
  • Le service de votre Mairie pour la carte d’électeurs notamment.

L’économie sociale et solidaire : principes, fonctionnement et enjeux

L’économie sociale et solidaire : principes, fonctionnement et enjeux

Les grands principes de l’économie sociale et solidaire

L’ESS en quelques mots

Comme son nom l’indique, l’économie sociale et solidaire (ESS) est une alternative économique dont la finalité n’est pas de créer du profit, mais de mettre au premier plan la dimension sociale. Concrètement, les entreprises appartenant à ce système ont en commun un certain nombre de caractéristiques :

  • Une forme juridique particulière (coopératives, associations, mutuelles…);
  • Une société rassemblant des personnes physiques et non des capitaux;
  • Une organisation démocratique;
  • Des missions à visée sociale, voire de service public;
  • Un fonctionnement le plus souvent local;
  • Des bénéfices uniquement employés à des projets à finalité environnementale, sociale, éducative, etc.

Les sociétés ESS adhèrent à des valeurs fondamentales, qui mettent notamment les êtres humains au cœur de l’économie, privilégiant un fonctionnement autonome et égalitaire. Ici, pas question d’actionnaires ou de profits : l’intégralité des bénéfices est investie dans des projets répondant aux valeurs de l’ESS ou bloquée à des fins ultérieures.

Économie sociale et solidaire : quelques chiffres et quelques noms

En France, l’ESS regroupe aujourd’hui plus de 265.000 établissements employeurs, dont une large part d’entreprises, représentant 10,5% des salariés du pays – soit 2,4 millions de personnes. Selon le dernier Observatoire national de l’ESS, en 2015, un emploi sur cinq était créé dans une société de l’économie sociale et solidaire. Le secteur regroupe aussi des millions de bénévoles et d’adhérents sur le territoire français. En Europe, ce sont pas moins de 2,8 millions de sociétés ou d’associations qui appartiennent à ce type d’économie, représentant 13,6 millions de postes salariés – soit 6,3% des actifs des pays de l’UE. Les acteurs de l’ESS sont aussi divers dans leur forme que dans leur taille, leur domaine d’action ou leur statut juridique. Ainsi, l’économie sociale et solidaire peut intégrer aussi bien les associations sportives ou culturelles de quartier que des structures internationales comme Emmaüs, des assureurs tels que la MACIF, des établissements bancaires comme le Crédit Coopératif, des chaînes de magasins comme Biocoop ou encore des coopératives regroupant des agriculteurs ou des artisans. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de l’ESS : cette immense variété de structures, dont la diversité est à même de changer durablement le visage de l’économie.

Les valeurs fondamentales de l’ESS

Toutes les organisations relevant de l’économie sociale et solidaire adhèrent aux valeurs fédératrices de ce mouvement. Ainsi, l’ESS fait des femmes et des hommes l’élément central et la finalité du système, tout en plaçant la solidarité et la responsabilité au cœur des décisions. Celles-ci sont prises de façon démocratique : une personne = une voix. Quels que soient le statut et les projets envisagés, l’adhésion est toujours volontaire. La gestion des structures est entièrement autonome et indépendante des instances gouvernementales, avec lesquelles la coopération est toutefois bienvenue. Enfin, la destination des bénéfices des entreprises de l’ESS est très réglementée : ils sont, pour l’essentiel, employés au développement de l’activité de la société et les réserves sont constituées en fonds impartageables. De par la diversité des structures qui y adhèrent et des secteurs d’activité représentés, l’économie sociale et solidaire offre un visage changeant et une définition en constante évolution.

Le fonctionnement de l’économie sociale et solidaire

Les principaux organismes intervenant dans l’ESS en France

L’économie sociale et solidaire fonctionne grâce à un vaste réseau de structures mêlant les pouvoirs publics, des associations et des regroupements d’acteurs du secteur. Voici les plus importantes d’entre elles :

  • Le Ministère de la transition écologique et solidaire, qui est chargé, par l’intermédiaire du Haut-commissaire à l’économie sociale et solidaire et à l’innovation sociale, de la politique de l’État en matière d’ESS;
  • La Chambre française de l’économie sociale et solidaire (ESS France), qui représente les acteurs de l’ESS auprès des instances dirigeantes françaises et européennes;
  • Le Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale (CNCRES), qui promeut l’action desdites chambres et les représente au niveau national;
  • Le Labo de l’ESS, véritable pépinière d’idées, qui contribue au développement de projets en adéquation avec les valeurs du secteur;
  • La Fonda, un autre laboratoire d’idées doublé d’une « boîte à outils » destinée aux associations;
  • L’Association des fondations de l’économie sociale (ASFONDES), qui travaille à la création d’outils destinés à faciliter le développement des actions et des projets solidaires des acteurs de l’ESS;
  • L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES), qui regroupe 70.000 entreprises – tous domaines confondus – soit 80% des employeurs du secteur;
  • Le Centre des jeunes, des dirigeants, des acteurs de l’économie sociale (CJDES), qui regroupe des cadres et des dirigeants de l’ESS et a pour but de promouvoir ses valeurs;
  • Coop FR, qui fédère les entreprises coopératives;
  • Le Mouvement Associatif, qui représente un demi-million d’associations en France;
  • L’Économie sociale partenaire de l’école de la République (ESPER), qui abrite 40 organismes œuvrant dans le domaine de l’éducation;
  • La Mutualité Française, qui rassemble 500 mutuelles de santé – soit 38 millions de bénéficiaires;
  • L’ Union des fédérations et syndicats nationaux d’employeurs sans but lucratif du secteur sanitaire, médico-social et social (Unifed).

La Loi ESS, une avancée notable pour le secteur

Promulgué le 31 juillet 2014, ce texte a marqué un tournant dans l’histoire de l’économie sociale et solidaire en France. En effet, jusque-là, les structures du secteur ne comprenaient pas d’entreprises, mais uniquement des associations, coopératives, mutuelles et fondations. Avec la création du statut ESUS – entreprise solidaire d’utilité sociale – le gouvernement a ouvert la porte de l’ESS aux sociétés commerciales. Cette loi a différents objectifs, dont celui de permettre à de nouvelles formes d’entrepreneuriat d’émerger. La volonté des pouvoirs publics était également d’encourager les salariés à se regrouper pour agir, de renforcer les actions de développement durable à l’échelle locale et de contribuer au développement du réseau de l’ESS en France. De plus, la création de l’agrément ESUS offre une opportunité de poids aux entreprises qui en bénéficient : celui d’accéder aux ressources du financement solidaire.

Le financement solidaire : fonctionnement et outils

Comme nous l’avons vu plus haut, la distribution des bénéfices est très réglementée dans le cadre de l’ESS, excluant tout profit individuel. Se pose alors la question du financement des sociétés et des projets. C’est là qu’entre en jeu le financement dit « solidaire », qui regroupe différents outils, notamment :

  • Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui permet aux particuliers qui le souhaitent de faire don d’une partie de leurs économies à différentes structures de l’ESS;
  • Les labels ISR (investissement socialement responsable) et Finansol, qui garantissent aux investisseurs que leur argent est effectivement employé pour soutenir des sociétés répondant à des critères précis en termes sociaux, environnementaux et de gouvernance (ESG);
  • • Le contrat à impact, qui permet de créer un partenariat public/privé pour financer des projets environnementaux ou sociaux, l’État remboursant les investisseurs si les objectifs fixés sont atteints.

Les enjeux de l’économie sociale et solidaire

L’utilité sociale : remettre l’humain au cœur de l’économie

Principe incontournable de l’ESS, la poursuite de l’intérêt général est l’un des critères d’attribution de l’agrément ESUS. Ce rôle social peut revêtir différents aspects : venir en aide aux personnes les plus fragiles, agir pour la cohésion sociale et œuvrer pour un changement sociétal en profondeur. Ainsi, les acteurs du secteur se positionnent notamment sur l’accueil et l’encadrement de loisirs des enfants, l’aide à domicile, l’hébergement social, l’insertion, mais aussi l’éducation et l’accès à la culture. À l’heure d’une crise planétaire sans précédent, le lien social semble plus que jamais indispensable.

L’égalité homme – femme : un des défis majeurs de l’ESS

Représentant clairement l’un des principaux enjeux sociétaux de notre temps, la parité fait partie des principes fondamentaux implicites de l’ESS. En 2017, plus de la moitié des cadres du secteur et 68% des employés étaient des femmes : des chiffres bien meilleurs que ceux relevés dans le privé, où les écarts de salaires demeurent également importants entre les femmes et les hommes (7,9 % chez les employés, 20,6 % chez les cadres). L’Observatoire de l’ESS publie régulièrement des données sur la parité, par ailleurs définie comme « grande cause du quinquennat » par M. Macron en 2015.

Transition écologique et urgence climatique

Par leur action de soutien aux projets environnementaux et le développement de filières locales, les structures de l’ESS se positionnent naturellement comme des acteurs de la transition écologique. Elles innovent notamment dans ce qu’on appelle les éco-activités, qui travaillent sur le moyen d’envisager autrement les filières économiques :

  • En amont, par des actions d’éducation, de prévention et de sensibilisation;
  • Au cours des phases de production et de consommation, par le développement de solutions alternatives;
  • En aval, par la promotion du recyclage et de la valorisation des déchets.

Outre son rôle social et sociétal, l’ESS a donc une place centrale dans la mise en place d’un mode de vie plus respectueux de la Terre et plus conscient des enjeux environnementaux.

Donner, une nouvelle circulation des objets

Donner, une nouvelle circulation des objets

De nouveaux modes de consommation

Les grafiterias

« On n’est jamais aussi heureux que dans le bonheur qu’on donne. Donner, c’est recevoir. » Ces paroles de l’Abbé Pierre sont en résonnance avec un changement profond de nos modes de consommation. Car le partage et le don se développent aujourd’hui dans une économie collaborative toujours plus inventive. L’idée des grafiterias, ou foires gratuites, est née au cours de l’année 2010 à Buenos Aires, le jour où l’étudiant argentin Ariel Rodriguez Bosio crée une zone de gratuité pour se désencombrer d’objets devenus inutiles. Le principe crée l’enthousiasme et s’exporte avec un succès grandissant. C’est à présent plus de 25.000 événements qui sont organisés simultanément, rien que sur le territoire français. Sous le signe de la bonne humeur et du sourire, chaque participant peut venir prendre et/ou donner des objets, des aliments ou des idées. Chacun peut y produire des performances artistiques ou encore proposer des services et des compétences. Car dans une grafiteria tout est gratuit, sans réciprocité, et la manifestation, qu’elle dure quelques heures ou une journée entière, a un goût de fête et un pétillant de liberté. La réussite de l’événement demande, certes un peu de travail de communication, la prise de contact avec des associations et le respect de quelques règles élémentaires pour définir un étiquetage et délimiter les différents emplacements entre exposants, animations et convivialité d’un café. Il reste qu’organiser une grafiteria, dans un lieu public et en accord avec la Mairie est clairement à la portée de tous.

La Boutique sans argent

Dans la même mouvance, la Boutique sans argent, inspirée du concept de free shop, né aux États-Unis à la fin des années 60, est fondée par des bénévoles en 2013 au 2 rue Edouard Robert, dans le 12ème arrondissement de Paris. Du mardi au samedi, ce lieu alternatif permet de donner ou de venir prendre des objets en bon état et transportables à la main, sur la base de la gratuité et de l’économie circulaire. À la Boutique sans argent, il n‘y a ni transaction monétaire ni échange, ni troc. Les objets y trouvent une seconde vie et le simple acte de donner permet d’interroger et de sensibiliser les utilisateurs sur des modes de consommation plus responsables. Le projet fait écho au Magasin pour rien à Mulhouse ou à d’autres encore qui essaiment un peu partout en Europe. À la Boutique sans argent, on peut passer en coup de vent mais aussi suivre des ateliers et partager des savoir-faire en toute convivialité.

La slow fashion

La slow fashion, ou slow ware est une réponse directe à notre consommation vestimentaire toujours plus avide de modes éphémères. Car le prêt à porter à bon marché est bien l’une des industries les plus polluantes de la planète, avec un impact écologique dévastateur sur l’environnement, entre rejets toxiques, besoins en eau et en matières premières phénoménaux et transports effrénés, sans compter l’existence d’une main d’œuvre souvent exploitée. Loin de cette frénésie sans fin, la slow fashion apporte une prise de conscience éthique et responsable ainsi qu’un moyen d’action concret, avec la possibilité d’offrir à un vêtement ou à un bijou que l’on ne porte plus une deuxième vie. De nombreuses plateformes comme Vinted, Vide Dressing ou Le Bon Coin se sont développées sur la toile pour donner, échanger ou revendre à prix modiques les affaires que l’on a triées et sorties de l’armoire, pourvu qu’elles soient propres et en bon état. Sur les réseaux sociaux et de façon plus locale, le don a également le vent en poupe, en dehors de tous les sentiers battus des modes imposées.

Effets positifs

Privilégier le lien social

Le don est le contraire de l’échange commercial puisqu’il libère celui qui reçoit de toute obligation de retour. Il résonne de cet écho étrangement heureux et immédiat en transmettant le désir de donner à son tour, comme un rayonnement joyeux qui invite à participer. Entre celui qui donne et celui qui reçoit il y a la naissance d’un lien au travers des paroles échangées, d’un sourire ou du simple plaisir d’une transaction libre de toute contrainte. Le don est véritablement créateur de lien social et au-delà de la part toujours plus grande des nouvelles technologies qui nous posent derrière un écran, le succès grandissant d’événements tels que les grafiterias est révélateur de notre besoin individuel et collectif de développer de la relation humaine. Sur Facebook, quand un groupe social comme Montreuil récup recycle voit le jour en juin 2013, directement inspiré de BXI récup, il crée la rencontre entre des montreuillois qui se croisent habituellement sans se voir. Son succès n’a fait depuis que croitre, dans un foisonnement d’échanges d’objets de toute sorte, du lit en mezzanine au service à thé retrouvé au fond d’un placard en passant par la collection de GeoAdos parce que l’ado a bien grandit. L’objet que l’on désire récupérer n’est jamais très loin et l’on découvre parfois, à quelques rues de chez soi, l’existence d’un voisin ou d’une voisine drôlement sympathique.

Bon pour l’environnement

Donner une seconde vie à nos objets courants, les réparer, les recycler ou les transmettre en toute gratuité, s’inscrit dans la grande mouvance de la décroissance et du développement durable que l’on connait aujourd’hui. C’est une prise de conscience globale, la même qui nous fait lire mécaniquement les étiquettes des produits que l’on achète pour voir quelle est la provenance de cette tomate, de cette escalope de poulet ou de ce kilo de pommes de terre exposés en rayon. Sortir du réflexe d’acheter-jeter-acheter pour jeter à nouveau, c’est autant de transports en moins d’un bout à l’autre de la planète, autant d’énergie économisée à vouloir produire toujours plus indéfiniment. Donner, c’est inscrire une action forte en tant que consommateur, une action qui rejoint la parabole du colibris chère à Pierre Rabhi, « Je fais ma part ».

Une nouvelle façon de consommer

Cette nouvelle circulation des objets s’inscrit dans l’éclosion d’une consommation en plein développement, une consommation qui devient moyen d’expression. Et si les crises économiques et sociales récurrentes en accentuent le mouvement, il y a aussi le besoin d’apporter un sens à nos occupations et à nos actions, comme à notre façon de consommer. L’économie collaborative du don, de l’échange et du partage, bien plus qu’un phénomène de mode est un phénomène de société qui vient modifier en profondeur nos habitudes de consommation.

Effets pervers

Peu de contrôles

Il reste que sur les plateformes de don comme au sein des nombreux groupes sociaux qui permettent la transmission d’objets en tout genre, le seul contrôle demeure à la volonté des utilisateurs. Les règles y sont souvent les mêmes, privilégiant les dons, sans troc ni échange, ni publicité. Les dons d’animaux ou de médicaments y sont proscrits et il est demandé à chacun de rester respectueux et courtois. Il peut cependant arriver que certains comportements dérapent, qu’un acquéreur ne se présente pas ou pire, prenne des dons pour les revendre à son tour. Des objets peuvent être sales ou cassés et ne pas correspondre à l’attente du receveur. Malgré tout, ces désagréments restent rares, à la marge, et ne suffisent pas à endiguer la grande mouvance de cette nouvelle économie solidaire.

Une utilisation 100% digitale

À l’ère du digital, et en dehors de lieux fixes comme la Boutique sans argent, les plateformes de dons et autres groupes sociaux sont de grands consommateurs d’énergie numérique, un secteur responsable de près de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et ce chiffre devrait doubler d’ici 2025. Le succès de plateformes comme Le Bon Coin n’incite-t-il pas également à une déculpabilisation des comportements d’achats impulsifs et de surconsommation pour certains, alors même que ces personnes revendiquent des valeurs environnementales ? Rappelons que le bon sens est une valeur en soi, qu’elle se transmet par l’éducation et se développe en toute conscience.

Un risque pour l’économie de marché ?
Pour les réfractaires au changement et les partisans de la croissance, il y a cette équation insoluble, la décroissance entraînant la récession, puis le chômage et la misère. Or nous savons aujourd’hui que l’on ne peut croitre indéfiniment dans un monde fini. Peut-être est-il temps d’apprendre à générer une croissance maitrisée et durable. C’est ce que propose la croissance verte ou la green économie, une façon de produire et de consommer qui transforme notre relation aux objets, à la notion de propriété et à notre rapport à l’environnement.

EMMAÜS ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Emmaüs et le développement durable

Un mouvement solidaire au service des plus pauvres

La naissance d’un mouvement solidaire et responsable

Véritable acteur du développement durable depuis sa création, le mouvement solidaire Emmaüs continue sa mutation et ne cesse de s’adapter à l’évolution de notre société. En précurseur de l’économie solidaire et circulaire, Emmaüs est un véritable maillon permettant aux plus démunis et aux exclus, de retrouver une place au sein de notre société, via le travail et le don de soi. Retour sur l’activité phare du mouvement : la récupération. En effet, c’est de l’esprit de l’Abbé Pierre qu’est née cette idée de mouvement en faveur des plus nécessiteux. Répondant à l’origine à la misère engendrée par la Seconde Guerre mondiale, Emmaüs continue de s’adapter aux nouvelles formes de pauvreté en apportant des solutions originales et novatrices contre l’exclusion. Ancien résistant, devenu député proche du mouvement chrétien socialiste, l’Abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, n’a jamais failli dans son combat contre la pauvreté. Déjà en 1949, sa rencontre avec Georges Legay, futur premier compagnon Emmaüs, annonce les prémices du mouvement. L’Abbé Pierre quitte la politique en 1951 pour se consacrer exclusivement à la petite communauté qu’il a créé dans sa maison de Neuilly-Plaisance. L’activité de chiffonnier est au centre de cette vie communautaire. Elle permet à de nombreux sans-abris de retrouver un toit et un travail. La fondation de l’association Emmaüs remonte à 1954, 9 ans après la Seconde Guerre mondiale. La France souffre toujours d’une grave pénurie de logements qui touche les plus pauvres. L’année 1954 connaît aussi un hiver particulièrement rigoureux qui menace – et parfois tue – les plus fragiles. L’Abbé Pierre décide alors d’agir en lançant un appel à l’aide sur les ondes de Radio Luxembourg. Les dons récoltés, à hauteur de 500 millions de francs de l’époque, permettent à l’association d’acheter un immeuble dans Paris, point de départ d’un mouvement qui regroupe aujourd’hui plus de 300 entités différentes, aux quatre coins du monde.

Une fédération de communautés

Avant la naissance de l’association, le mouvement Emmaüs compte déjà plusieurs communautés qui travaillent en autonomie. Chaque entité y développe sa propre activité, souvent centrée autour de la récupération et de la « chine ». La création de l’association, puis l’adoption de textes fondateurs, vont alors permettre de donner un sens commun à l’ensemble de ces communautés. L’Abbé Pierre participe entre 1959 et 1960 à plusieurs conférences partout dans le monde. Son message pousse de nombreuses personnes à se regrouper et à former à leur tour leurs communautés. Ce sont aujourd’hui près de 350 groupes dans 37 pays qui sont réunis sous la bannière d’Emmaüs International, fondée en 1971, menant des activités très diverses dans des contextes locaux variés, allant de la récupération d’objets au logement social, de l’insertion professionnelle au microcrédit, en passant par l’agriculture.

Les 3 grandes actions d’Emmaüs

En France, le mouvement Emmaüs est scindé en trois grandes branches : les communautés, l’action sociale et l’économie solidaire. Chacune de ces branches mène une action commune aux 2 autres : redonner aux plus pauvres et aux exclus de la société, la possibilité de reprendre leur vie en main et de retrouver une dignité. La branche communautaire, la plus connue et la plus visible à travers les 119 communautés autonomes et auto-subsistantes qui émaillent notre territoire, permet aux accidentés de la vie de « se refaire une santé ». Ces lieux d’accueil mettent l’accent sur le réapprentissage des règles de vie en société et permettent aux personnes de retrouver une activité, voire de se former, grâce à la récupération et à la revente d’objets en tous genres : vêtements, jouets, meubles, outils, appareils électriques et électroménagers, vaisselle, textile de maison, tout ce que peut rassembler la literie, livres, papeterie, tables, bureaux, tableaux, luminaires en tout genre, …. La branche action sociale et logement réunit les structures d’accueil et SOS Familles Emmaüs. Le scope d’activité des structures d’accueil, d’hébergement et de logement est très large, allant de l’accueil d’urgence à la réinsertion et de l’accompagnement social à la réhabilitation de logements. SOS Familles Emmaüs est quant à elle soutenue par des bénévoles qui apportent conseils et aides financières aux ménages en difficulté. Enfin, la branche économie solidaire et insertion regroupe les comités d’amis et les structures d’insertion. Les comités d’amis fonctionnent de la même manière que les communautés. Ils sont cependant animés par des bénévoles; l’argent récolté vient soutenir familles, associations locales et projets Emmaüs. Les structures d’insertion ont vocation à former des personnes exclues de la société en travaillant sur des problématiques très diverses : formation professionnelle, logement, santé, budget…

Emmaüs, précurseur du recyclage

Le socle de la fondation Emmaüs

L’activité des communautés Emmaüs est centrée sur la récupération et la revente d’objets par les Compagnes et Compagnons. En redonnant vie à des produits tels que des meubles ou de l’électroménager, les communautés embrassent complètement les notions de recyclage, de développement durable et d’économie circulaire, respectueuses de l’environnement. L’argent issu des ventes permet à chaque communauté de vivre en autonomie. À l’origine, les Compagnons exerçaient principalement l’activité de chiffonniers en récupérant des vêtements et des tissus qu’ils reprisaient puis revendaient à moindre coût à des personnes aux faibles revenus. C’est à la suite des chocs pétroliers des années 1970 que les communautés se sont tournées vers le bric-à-brac, constituant aujourd’hui l’essentiel des ventes. Le public d’acheteurs s’est élargi et concerne désormais toutes les couches de la société.

Le don d’objets

La notion de don est centrale dans le fonctionnement d’Emmaüs. Elle concerne à la fois le don d’objet par des particuliers et le don de sa personne et de son temps, pour une cause humaine. Les communautés acceptent tous les types de dons – meubles, vêtements, objets en tout genre – encore utilisables, recyclables ou réparables. Le ramassage de vos objets peut se faire de multiples façons. Il peut avoir lieu à votre domicile, par le biais de camions qui sillonnent votre région. Il vous suffit de contacter du lundi au samedi la communauté la plus proche afin d’établir une date d’enlèvement. Il est aussi possible de participer aux Collectes Solidaires de Quartier. Vous pouvez bien entendu déposer vous-même vos objets directement dans les locaux de la communauté. Emmaüs se tourne également vers d’autres sources de dons, notamment vers les entreprises, en collectant textiles et électroménager. La plateforme GEMmaüs, près de Toulouse, récupère les invendus où ils sont triés puis redirigés vers les communautés aux alentours. Enfin, et ce depuis sa création, Emmaüs accepte toujours les dons financiers et les legs directs aux communautés locales.

Le respect de l’environnement

Le Mouvement Emmaüs, de par son activité, est automatiquement concerné par les réglementations sur l’environnement et par le traitement des déchets. La collecte et le tri se sont spécialisés en filières. On retrouve ainsi la filière textile, alimentée par les dons de vêtements des particuliers via les aménagements de Points Relais sur les trottoirs de nos villes. Une autre filière, spécialisée dans les équipements électriques et électroniques, a été créée en 2006. Associé au prestataire Eco-Systèmes, Emmaüs récupère l’électroménager des particuliers. Ce qui peut être réparé est revendu par la communauté tandis que les appareils trop endommagés sont récupérés par le partenaire pour une dépollution et un recyclage selon des normes réglementaires strictes. Depuis 2013, une troisième filière destinée à la récupération et la revalorisation des meubles a été créée. Elle rassemble ainsi l’ameublement des particuliers et des entreprises. Comme pour l’électroménager, les meubles non réutilisables en l’état, sont recyclés et transformés en nouveaux produits, respectant ainsi les notions d’économie circulaire et de développement durable.

La revente des objets

Comment acheter chez Emmaüs?

Une fois restaurés ou recyclés, les dons sont remis en vente pour le grand public. Le mouvement Emmaüs précise que l’achat dans les communautés n’est pas réservé aux plus fragiles économiquement. Chacun peut y trouver son compte, des nécessaires ustensiles de cuisine aux objets décoratifs les plus rares. Il existe près de 350 points de vente à travers le pays, se situant directement en ville ou en périphérie. Le site internet d’Emmaüs France vous propose de retrouver la salle de vente la plus proche dans son onglet « Où donner / où acheter ». Emmaüs propose depuis 2016 sa propre plateforme d’achat en ligne, appelée Label Emmaüs. Loin de vouloir concurrencer les mastodontes du secteur, le mouvement souhaite surtout redonner du sens à notre consommation et à l’acte d’achat, en proposant des produits de récupération remis à neuf ou créés à partir d’objets recyclés. Emmaüs s’inscrit d’ailleurs depuis toujours comme le précurseur du très tendance DIY, pour Do It Yourself, où faire soi-même.

L’achat solidaire

Tout comme le don, l’achat chez Emmaüs relève d’une véritable démarche solidaire. Votre acte permet tout d’abord de faire vivre une communauté. Il permet aussi de pouvoir mettre des projets en place, qu’ils concernent directement la communauté – bâtiments, aménagements – ou d’autres actions comme des dons vers d’autres pays. Il permet aussi et surtout de redonner à des femmes et des hommes le sentiment d’être utiles à la communauté et leur permet de retrouver leur dignité par le travail après des parcours souvent chaotiques.

La consommation responsable

Acheter chez Emmaüs, c’est aussi faire preuve de l’envie de consommer différemment. À l’époque de la consommation de masse, Emmaüs souffre encore de son image populaire vendant des produits de seconde main aux plus démunis. Le mouvement propose pourtant un véritable modèle d’économie circulaire et solidaire qui se veut plus respectueuse de l’environnement et qui donne du sens au fait d’acheter. En proposant des produits restaurés et parfois recyclés, le mouvement entend démontrer qu’il est possible de consommer de façon responsable et de revaloriser nos déchets plutôt que de systématiquement jeter. En faisant un geste pour l’environnement, Emmaüs entend également démontrer que l’économie circulaire aide à résoudre les problèmes de pauvreté et de mal-logement.

Qu’est-ce que l’économie circulaire ?

Qu’est-ce que l’économie circulaire ?

Les grands principes de l’économie circulaire

Une alternative à l’économie linéaire

Depuis l’avènement de l’ère industrielle et la croissance de la société de consommation dans les pays développés, le modèle économique dominant est dit linéaire. Le circuit standard est le suivant :

  • Prélèvement des ressources naturelles (eau, énergie, matériaux…);
  • Production (souvent intensive et polluante);
  • Consommation de masse;
  • Destruction.

Face aux enjeux écologiques planétaires, à la croissance démographique et aux aspirations légitimes des pays en voie de développement, ce modèle paraît de moins en moins tenable. En effet, l’économie linéaire entraîne un gaspillage des ressources, un impact environnemental important et des conditions de production peu respectueuses des travailleurs. Cependant, le changement doit être mené conjointement par tous les acteurs : pouvoirs publics, producteurs, distributeurs, consommateurs… Heureusement, une vraie prise de conscience est à l’œuvre un peu partout dans le monde, ce qui laisse présager un avenir positif pour l’économie circulaire.

Du « tout jetable » au recyclage et à l’utilisation raisonnée des ressources

Comme son nom l’indique, l’économie circulaire propose d’envisager le cycle de vie du produit comme une boucle. Au lieu d’un parcours à sens unique (prélever – consommer – jeter), cette tendance propose une approche radicalement différente. Pour fonctionner, l’économie solidaire implique de repenser complètement le circuit actuel, selon plusieurs grands axes :

  • Une gestion raisonnée des ressources, qui privilégie les matériaux et énergies renouvelables et qui tire le meilleur parti de chaque élément prélevé;
  • Le développement de l’éco-conception, incluant notamment l’usage de matériaux recyclés et/ou recyclables et la création de produits durables;
  • Une consommation responsable, qui implique pour chacun de repenser sa façon d’acheter, ses besoins, et qui passe aussi par une meilleure information des consommateurs;
  • L’accroissement de la durée de vie du produit, comprenant sa réparabilité, ses possibilités de réutilisation et de recyclage, et la fin de l’obsolescence programmée;
  • Le développement de filières de recyclage performantes, afin de limiter le gaspillage et de produire de nouvelles ressources, qui sont réinjectées dans la boucle.

Une dimension humaine et sociale

Bien plus qu’un énième projet de protection de l’environnement, l’économie circulaire s’inscrit dans une démarche globale. Celle-ci vise, certes, à ralentir le gaspillage des ressources qu’entraîne une consommation effrénée. Mais elle a aussi pour objectif, en impliquant tous les acteurs économiques, de développer le bien-être des personnes, tant en termes d’emploi que de conditions de vie. L’économie circulaire, proche de l’économie sociale et solidaire, envisage notre mode de vie au sens large, avec tout ce qu’il implique. Par exemple, lorsque j’achète un kilo de tomates au supermarché, quel est son coût réel en termes de ressources (eau, énergie…) ? Quel est l’impact environnemental de sa culture (engrais, pesticides, émissions de gaz à effet de serre…) ? Quelle rémunération – donc quelles conditions de vie – mon achat offre-t-il au producteur ? Comment vais-je recycler l’emballage ? Les réponses à ces questions sont au cœur de l’économie circulaire.

Les trois piliers essentiels de l’économie circulaire

Une production durable

Ce nouveau modèle économique repose sur trois bases, dont la première est de la responsabilité des acteurs économiques. La production durable s’envisage sous quatre angles. Tout d’abord, l’exploitation des ressources doit être à la fois durable, respectueuse de l’environnement et des personnes, tout en étant optimisée : chaque ressource utilisée doit être exploitée au maximum, pour éviter le gaspillage. Ensuite, les produits doivent être éco-conçus, c’est-à-dire que toutes les étapes de leur vie doivent être pensées pour un impact environnemental minimal. En pratique, le produit peut être réparable (en proposant les pièces détachées adaptées), recyclable, démontable… De plus, la production durable s’appuie sur ce qu’on appelle l’écologie industrielle et territoriale. En résumé, il s’agit d’un concept de flux de ressources : les déchets ou les ressources inutilisées d’une entreprise peuvent servir à une autre qui les valorisera. Enfin, l’économie de la fonctionnalité est un principe qui consiste à vendre l’usage de l’objet plutôt que l’objet lui-même, par exemple en substituant une offre de services à un produit physique (un service de covoiturage plutôt qu’une voiture neuve).

Une consommation responsable

Lorsque l’on parle de l’impact environnemental de notre mode de vie, ce sont bien souvent les producteurs et les industriels qui sont montrés du doigt. C’est oublier un point essentiel : pour qui sont fabriqués les produits incriminés ? L’économie circulaire implique donc clairement les consommateurs eux-mêmes, en les invitant à devenir partie prenante du changement de modèle. Cette nouvelle façon de consommer passe par deux canaux : une prise de conscience individuelle et une information claire. Le premier point pousse à s’interroger sur l’impact environnemental d’un achat, en cherchant à le minimiser. Cela peut être en privilégiant les circuits courts, les produits alimentaires de saison et/ou bio, les équipements réparables ou recyclables, etc. Cela dit, pour bien acheter, il faut être bien informé : c’est là qu’interviennent les certifications et les labels, qui garantissent le respect de certaines normes et la traçabilité des produits. Enfin, consommer responsable, c’est aussi utiliser les filières qui offrent une deuxième vie au produit, comme les recycleries ou même les vide-greniers. Ce qui nous amène au troisième point…

La fin de vie des produits

Pour sortir du « tout jetable », il faut certes allonger au maximum la durée d’utilisation des objets. Mais il faut aussi – et c’est peut-être l’aspect le plus connu de l’économie circulaire – assurer leur traitement lorsqu’ils sont définitivement hors d’usage. Ce troisième point, qui permet de « boucler la boucle », consiste à mieux gérer les déchets, à développer le tri sélectif et la valorisation des matériaux. Cette dernière peut prendre différentes formes :

  • Réutilisation d’un matériau pour produire des articles similaires (cas du papier recyclé, par exemple);
  • Intégration du matériau dans le processus de fabrication d’autres produits (recyclage des bouteilles en plastique pour la production de fibres textiles ou d’articles divers);
  • Compostage, lombricompostage, permaculture;
  • Utilisation du matériau usagé pour produire de l’énergie (notamment de la chaleur).
L’économie circulaire en France et dans le monde

Des initiatives locales en plein essor

De par ses principes de base, l’économie circulaire se prête particulièrement bien au développement de filières locales. Il existe actuellement de nombreux projets, en cours de réalisation ou déjà exploités, qui concernent des domaines variés, comme par exemple :

  • La revalorisation des vêtements et chaussures, en assurant la collecte auprès des magasins;
  • La production de biogaz issu de rejets agricoles ou industriels grâce à la méthanisation;
  • Les offres de mobilité en autoproduction (stations de recharge pour véhicules électriques alimentées par des panneaux photovoltaïques);
  • Les ateliers de réparation d’appareils électroménagers à destination des particuliers;
  • Les stages et groupes de travail autour de la deuxième vie des objets, de la permaculture, de la réduction des déchets, etc.;
  • Les associations qui mettent en relation les détenteurs de ressources et les porteurs de projets, afin de trouver des solutions innovantes pour la revalorisation des déchets…

Une volonté politique

En France, la prise de conscience de l’urgence environnementale est assez récente. Cependant, les autorités manifestent un certain intérêt pour l’économie circulaire, qui a d’ores et déjà donné lieu à diverses mesures. La loi de transition énergétique, qui date de 2015, reconnaît officiellement la transition vers une économie circulaire comme un objectif prioritaire pour le pays. La feuille de route « économie circulaire », publiée en 2018, se donne pour desseins – entre autres – la diminution de la consommation de ressources, la baisse du volume des déchets mis à la décharge, ainsi que l’emploi exclusif de plastique recyclé. Enfin, la loi anti-gaspillage de 2020 a pour objectifs l’interdiction progressive du plastique jetable, une plus grande efficacité du tri sélectif et le renforcement de la lutte contre le gaspillage alimentaire.

L’économie circulaire dans le monde

De l’Asie à l’Amérique du Nord, la plupart des pays industrialisés ont développé des politiques plus ou moins ambitieuses en matière de transition économique. Cependant, tous ne mettent pas l’accent sur les mêmes aspects de l’économie circulaire. Le Japon, par exemple, privilégie le recyclage, la réduction des déchets et le développement des circuits courts. Les Pays-Bas ont une vision plus globale, qui tend à réduire l’impact environnemental tout au long du cycle de vie du produit. La Chine, quant à elle, axe ses efforts sur l’écologie industrielle et le développement de technologies plus propres. Enfin, le canton de Genève, en Suisse, vient d’inscrire l’économie circulaire dans sa constitution ! Le seul point négatif relevé dans les diverses politiques nationales semble être le fossé – parfois flagrant – entre les objectifs annoncés et le peu de moyens engagés pour les atteindre. Ceci est vrai pour l’économie circulaire, mais aussi pour toutes les politiques ayant trait à la protection de l’environnement ou à la lutte contre le réchauffement climatique. La faute, sans doute, à un modèle économique ancré depuis trop longtemps dans les modes de vie des pays dits « développés ».