Les sites de don en ligne

Qu’est-ce qu’un site de don en ligne ?

Le web solidaire

Notre utilisation d’internet n’est pas neutre. Chacun de nos clics pour naviguer d’une page à une autre, les recherches que nous effectuons ou la gestion de nos messageries font aujourd’hui partie d’une économie à grande échelle. Un web solidaire s’est développé autour de pratiques qui visent à redistribuer les gains. C’est une forme de don, un don engagé. L’un des grands dispositifs du web solidaire est le moteur de recherche solidaire. Ecosia, Lilo, Zutopie ou Ecogine pour n’en citer que quelques-uns, reversent une partie des revenus publicitaires générés par des millions de clics de recherches quotidiennes à des associations caritatives. Une autre pratique, l’e-mail solidaire, propose d’intégrer dans nos e-mail une signature publicitaire dont les bénéfices seront reversés à une association. Car la publicité est bien la monnaie qui circule sur la toile. Elle profite à quelques-uns seulement, se partage parfois ou encore se donne. Certains modules ou extensions permettent même d’en maitriser l’affichage tout en continuant de soutenir des associations.

Les sites de financement participatif

Les plateformes de crowdfunding et de greenwashing comme Ulule ou KissKissBankBank sont des plateformes solidaires qui permettent de récolter des dons sur un projet spécifique. Des centaines de projets sont ainsi lancés chaque année par des particuliers ou par des entreprises, chacun fixant une somme à atteindre ou à dépasser pour débloquer les fonds. Une fois l’objectif réalisé, l’intégralité de la somme est alors reversée au projet, commission déduite de 6% en moyenne. Il devient possible d’aider à l’organisation d’un mariage ou à l’achat d’un fauteuil roulant, de permettre la réalisation d’une bande dessinée, d’un court-métrage ou la publication d’un roman, de participer au lancement d’une entreprise de torréfaction locale ou à la création d’une marque d’électroménager durable. Si le don est gratuit, il est fréquent que le donateur reçoive un cadeau en nature en guise de remerciement.

Le soutien direct aux associations>

Soutenir une association caritative parce que l’on se sent concerné, est devenu facile. Ainsi, de grandes campagnes comme le Téléthon lancent régulièrement des appels aux dons et à la générosité des internautes notamment. Les dons financiers peuvent être effectués sur des sites dédiés mais aussi via des applications mobiles, souvent sous la forme de petites sommes. Ces micro-dons se développent d’ailleurs dans la vie courante : il n’est pas rare, au moment de valider son paiement à la caisse du supermarché de se voir proposer d’arrondir les centimes au profit d’une association ou d’une cause caritative. Donner n’a jamais été aussi immédiat, aussi indolore.

L’intérêt positif des sites de don en ligne

Une relation directe entre une cause et ses donateurs

Le développement du digital facilite le don et la mise en avant d’une cause particulière. Lutter contre la déforestation ou aider à sauver un proche qui lutte contre une maladie grave, par un clic solidaire, place le donateur en étroite relation avec la cause qui l’affecte. Sur les sites de financement participatif, sur les réseaux sociaux ou encore sur les sites d’associations et de plateformes dédiées comme Allo Asso, des liens se tissent par l’écrit, au fil des commentaires. Celui qui reçoit présente son projet, transmet son expérience et tout au long de sa campagne de crowdfunding, interagit avec les commentaires des donneurs. Le don financier peut alors se prolonger en encouragements et en partages d’idées qui enrichissent aussi bien le receveur que le donneur.

Agir pour l’environnement et le développement durable

L’économie du greenwashing, c’est aussi la circulation des objets de seconde main. Ainsi, de nombreux sites proposent aujourd’hui le don de vêtements, d’électroménager et d’objets de toutes sortes. Il ne s’agit plus de jeter pour consommer toujours plus, mais bien de donner, parce que ce qui ne nous est plus utile le sera pour quelqu’un d’autre. C’est la naissance de la slow fashion et de la décroissance. On répare, on troque, on remet en circulation, on donne. Proposer un matelas et un frigo en parfait état de marche parce que l’on déménage ou les vêtements de l’année précédente par envie de nouveauté, c’est autant de consommation gratuite et locale, positive pour l’environnement. On voit fleurir les grafiterias ou des lieux comme la Boutique sans argent, dans lesquels chacun peut prendre ou déposer ce qu’il veut sans obligation de réciprocité. Ce nouveau modèle de consommation permet à des associations comme la Croix Rouge ou Emmaüs d’aider les plus démunis par des collectes solidaires, du recyclage et de la revente pour des sommes modiques.

Obtenir des réductions d’impôt

Les dons en ligne ont connu ces dernières années une accélération fulgurante. Ils concernent toutes les classes sociales. Même l’État participe à soutenir la générosité des donateurs par la mise en place de mesures fiscales. Ainsi en 2020, donner à une association caritative et d’intérêt général entraine des réductions d’impôt qui peuvent atteindre 75% dans la limite de 1.000 euros de dons, soit 750 euros. C’est plus de 2,6 milliards d’euros de dons aux associations qui ont été consentis en 2019 et le premier semestre de 2020 a connu une augmentation des dons de près de 22%.

Les effets pervers des sites de don en ligne

Un manque de transparence

Les règles de la collecte de dons en ligne restent cependant floues et ne sont pas clairement définies, alors même que les pratiques se développent toujours plus sur la toile. La Direction Générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) observe une grande vigilance dans ce domaine et continue d’exercer de nombreux contrôles. Différents manquements ont été observés :

  • Des indications fausses ou qui induisent en erreur sur les caractéristiques du bien ou du service proposé;
  • Des modes de calcul de la somme réellement reversée au receveur qui ne sont pas toujours clairement indiqués (le pourcentage d’une commission s’applique-t-il sur un prix hors taxe,
    une marge, un chiffre d’affaire ?) ;
  • Des donneurs arnaqués sur des sites de dons d’objets usagés à des particuliers (numéros de téléphones surtaxés ou récupération de coordonnées privées.

Si la prudence est de mise les vraies arnaques restent cependant peu courantes et n’altèrent en rien le développement du don en ligne.

Un effet délétère sur le réchauffement climatique

Si internet facilite l’appel aux dons, il reste un outil qui contribue au réchauffement climatique car chaque clic contient sa part d’emprunte carbone. Recevoir et envoyer un mail, faire une recherche, visionner une vidéo ou un film sont autant d’actions qui ne sont pas anodines. Ainsi, une newsletter, c’est jusqu’à 10g de CO2 émis sur l’année, sans parler des serveurs numériques et des data centers qui stockent nos données toujours plus volumineuses. La consommation d’un seul data center est équivalente à celle de 30.000 européens ! Pour lutter contre cette surconsommation numérique, des solutions se sont développées, encourageant les utilisateurs à de meilleures pratiques de l’internet, comme celle de nettoyer régulièrement sa boite mail ou de moins visionner de films en streaming.

Enjeu marketing ou enjeu citoyen?

Le succès du don en ligne incite de nombreux opérateurs à associer à leur activité marchande une démarche caritative : ces sites restent soumis à une surveillance rigoureuse de la DGCCRF. Quant aux méthodes de marketing traditionnelles, elles peuvent tout à fait s’appliquer à la recherche de dons d’une association. Il reste qu’au cœur de la générosité citoyenne, il y a un individu qui s’inscrit dans l’aventure humaine par son don parce qu’il est touché par une cause sociale, citoyenne ou humanitaire et qu’il a la volonté d’agir, d’un clic.

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